M.Duval (né en 1920) entre dans la résistance en 1941. Il est arrêté et transféré au camp de Sachsenhausen en mai 1943 (N°65200). “pendant ma quarantaine, ils m’ont fait pousser des chariots de corps nus qui allaient au four crématoire. Incroyable! Et je l’ai fait! Pourquoi? Parce que si je ne l’avais pas fait , on m’aurait envoyé vivant au four crématoire…Le moindre geste de révolte…c’est là qu’ils ont commencé à faire de nous des « stück »” Puis, M.Duval est envoyé dans un petit camp annexe de Sachsenhausen, Lichterfelde, à la limite sud de Berlin. Chaque matin, environ 1500 détenus sont envoyés dans Berlin pour déblayer les ruines des bombardements, réparer les bâtiments utilisés par l’administration nazie et la Gestapo, déblayer la neige, “avec les mains nues comme ça pendant des heures. J’ai eu très froid, horriblement froid… c’est atroce! non seulement on a faim mais froid”, déterrer des bombes dans un cimetière “un coup de pioche sur un percuteur de bombe, tout saute”; nettoyer la villa de Himmler, à Grünewald. M.Duval connut également le Kommando de la Berghaus Strasse, centre de la Gestapo européenne et le Kommando de la charité. Il cacha dans la chaufferie de l’hôpital la liste des agents étrangers qui travaillaient pour la Gestapo, liste récupérée par M. Chabanon dans les locaux de la Gestapo. A Neuenhagen “un kommando épouvantable… c’était un manège de chevaux qui avait été bombardéIl faisait -10° ou -20° mains nues, pas couverts, simplement avec notre veste rayée, notre chemise rayée, le caleçon rayé, même pas de manteaux…et on restait des heures accroupis, à cheval, en équilibre à enlever des tuiles cassées et à remettre des tuiles neuves”.

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LE CAMP ANNEXE DE LICHTERFELDE, UN TÉMOIGNAGE DE JEAN-BAPTISTE DUVAL