A.Castets (né en 1920), mécanicien de l'aéronautique est arrêté le 14/03/1943; Il arrive le 10 mai 1943 à Sachsenhausen (N°66619). Il est affecté au Hall 8 au montage des portes des soutes à bombes, puis, après le bombardement du 18 avril 1944, au Hall 2, pour récupérer les pièces rebutées du heinkel 177. L'hiver 44-45, il travaille sur les chasseurs Focke Wulf 190, tout électrique, au réglage des empennages. «Ontravaillait à l'intérieur, en finition...privilégié parce qu'il faut maintenir une certaine température pour les avions... Dans les premiers halls il y avait des soudeurs à l'aluminium avec de la poussière d'alumine...Il y avait un appel le matin, un le soir: on restait 1,2 3 heures. En arrivant, ils vous disaient 'Ruhe Mensch' c'est à dire silence; seulement il y avait beaucoup de tubards et bronchiteux qui toussaient, alors tant qu'ils toussaient on restait sur place ». C'était l'opération survie tous les jours pendant deux ans mais avec plus ou moins de chance. « Jem'en suis sorti parce que j'ai toujours eu l'instinct de conservation, vis à vis de l'assimilation du peu de nourriture qu'on nous donnait, vis à vis de l'effort, vis à vis du sommeil». Tout le monde faisait de la résistance passive (effectuer un travail en 3 h au lieu d'1 h) mais « quand on est technicien de l'aéronautique on fait des petits sabotages... Sur 50 avions qu'on pouvait sortir, il y en avait 28 qui étaient réceptionnés, il y en avaient 22 qui se cassaient la gueule ».

 

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