A partir de 1939 arrivent les transports des pays annexés ou envahis -Autrichiens, Tchèques,
Polonais, au total plus de 20 nations.Les déportés français ne sont pas arrivés par hasard à Sachsenhausen, l'Amicale en répertorie plus de 8100 dans son mémorial.
Le 25 juillet 1941 est immatriculé à Sachsenhausen le premier transport de Français déportés
dans un camp de concentration allemand. Ce sont 244 mineurs arrêtés après les grèves du mois
de mai 1941 dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Tout change à partir du 17 décembre 1942 après l'ordonnance secrète envoyée par la Gestapo à
tous les services de police:« Pour des raisons d'importance militaire qu'il n'y a pas lieu de
commenter ici. Le Reichsfuhrer SS et Chef de la police allemande a ordonné le 14 décembre
1942 que soient versés dans les camps de concentration au moins 35 000 détenus en état de
travailler, pour la fin de 1943 au plus tard ». C'est suite à cette ordonnance que la quasi totalité
des résistants arrêtés en France seront déportés. Les 23 et 24 janvier 1943 partent de Compiègne
pour Sachsenhausen environ 1600 prisonniers. Toujours de Compiègne pour Sachsenhausen
ce sont les 28 avril et 8 mai près de 2000 jeunes résistants dont beaucoup ont été arrêtés à la
frontière espagnole en tentant de rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord.
D'autres transports suivront; le dernier, arrivé début septembre 1944, a quitté la France alors que
Paris était déjà libéré !
LLa potence pour les exécutions sur la place d'appel
Les détenus étaient suspendus, mains dans
le dos
Le collectif français était particulièrement homogène. Regroupé en majorité dans les grands
kommandos, Heinkel, Falkensee, Küstrin. Des contacts purent être pris avec des camarades
internés allemands et une solidarité effective, bien que limitée, organisée et maintenue pendant
plus de 2ans.
La solidarité, le sabotage, les contacts entre nationalités n'étaient pas sans risques. Au printemps
1944 une commission spéciale des SS et de la Gestapo enquête au camp. Des centaines de détenus
sont arrêtés et torturés. Le 11 octobre 1944, 27 d'entres eux sont fusillés: 24 allemands dont 3
anciens députés du Reichstag et 3 français:André Bergeron, Benoît Marceau, Emile Robinet.
Les camps sont les lieux d'un combat impitoyable contre la bête hitlérienne. Jusqu'à leurs
dernières forces, les déportés ont lutté pour saboter, miner, détruire le matériel et les efforts
de guerre du reich.
Les camps sont aussi les lieux d'une formidable solidarité, en se groupant et en s'organisant,
les déportés ont accru leur efficacité pour sauver le maximum de vies dans l'attente de la
victoire et de la libération qui ne faisaient aucun doute à la grande majorité de ces hommes
qui s'étaient engagés très tôt dans le combat contre le fascisme hitlérien et la défense de leur
patrie.
Les français ont tenu leur place avec honneur, c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, ils bénéficient
d'une telle confiance au sein de l'Amicale Internationale d'Oranienburg-Sachsenhausen.