La première période: 1933-1935
Dès la nomination d'Hitler comme chancelier du Reich le 30 janvier 1933 commence la répression
contre les opposants au régime. On comptera plus de 60 camps de concentration dans les années
1933-1934.
Celui d'Oranienburg, ouvert le 20 mars 1933, est un des tout premiers. A proximité immédiate de
Berlin, il va jouer un rôle très important pour briser toute opposition politique.
De nombreux parlementaires communistes et socialistes allemands y sont internés, parmi lesquels
Gerhart Seger, député social-démocrate qui parviendra à s'évader le 4 décembre 1933.
Après son évasion Gerhart Seger publie à Prague en 1934 Oranienburg, livre dénonçant les crimes
déjà commis à l'époque dans le camp par des nazis. Traduit en six langues dont le français, l'ouvrage
à un retentissement mondial.
A cette époque la presque totalité des camps de concentration est sous le contrôle des SA, mais
l'histoire marche à grand pas le 30 juin 1934 c'est la « Nuit des longs couteaux ». Hitler en personne
assiste à l'exécution sommaire de la plupart des hauts responsables SA devenus trop encombrants
pour le régime. L'organisation va donc rapidement perdre son emprise sur les camps. C'est la SS
qui prend la relève, avec à la tête Theodor Eicke, commandant du camp de Dachau, qui a joué un
rôle important dans la « Nuit des longs couteaux ». C'est lui qui est chargé de la reprise en main du
sytème répressif. Les anciens camps sont alors progressivement fermés ou passent sous le contrôle
de la SS. Et le 10 décembre 1934 est promulgué le decret subordonnant la totalité des camps à l'IKL.
Sous l'autorité exclusive d'Himmler, Eicke a ainsi les mains libres et un pouvoir discrétionnaire pour
organiser et mettre en oeuvre cet instrument du régime, tel qu'il subsistera jusqu'à la fin de la
guerre, sans contrôle possible d'aucune instance ( justice, armée, police,).
Le 12 juillet 1936 un premier détachement de détenus d'Esterweden est transféré à Oranienburg, il
entreprend de défricher le site retenu pour édifier le premier camp de la seconde génération:
Sachsenhausen, appelé à devenir le nouveau camp modèle du système concentrationnaire.
Parallèlement sont mis en chantier les bâtiments administratifs et militaires qui, sur un territoire de
près de 400 hectares, s'articuleront autour du camp. Casernes, arsenal, usines d'armement, chenil de
dressage des chiens de garde des camps de concentration, poste émetteur radio: toute une cité SS et,
naturellement, l'IKL ou Inspection des Camps de Concentration, sont planifiés et construits comme
une unité absolue.
